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Publié le janvier 30th, 2013 | par Carrefour des Chrétiens Inclusifs

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Le OUI inconditionnel de Dieu sur nos vies

Comme nous vous l’avions annoncé, un week-end de retraite a eu lieu ces 19 et 20 janvier à la communauté de Notre-Dame du Cénacle de Versailles, co-animé par Marina et Brigitte (présidente et trésorière du CCI) et Soeur Michèle. 

La fraternité et la confiance a régné, transformant des inconnus en frères et permettant à chacun de se nourrir de la parole des autres.

Merci à Soeur Michèle et à toute la communauté de cet accueil inclusif !

Un extrait de l’enseignement : Le OUI inconditionnel de Dieu sur nos vies

Dire oui, signifie affirmer, approuver, consentir à une proposition qui nous est faite.

Lors du récit de la création nous voyons Dieu dire à plusieurs reprises que son œuvre est bonne. Il le dit lors de la création de la lumière le premier jour ; du ciel, le deuxième ; de la terre et de la mer, de la végétation, le troisième ; du firmament, le quatrième. Chaque jour  Dieu créé, et puis, il regarde son œuvre et dit qu’elle est bonne. C’est l’attitude d’un peintre qui s’éloigne pour observer son tableau et décider si cela lui plaît. Loin d’un processus de fabrication dont on cherche par un contrôle minutieux à éviter le plus possible les aléas, l’action de Dieu dans la Genèse est bien plus proche de celle d’un artiste que d’un ingénieur. Car comme dans la création artistique une place est laissée à l’imprévu, l’incertitude, et l’étonnement.  

Dieu regarde son œuvre et il la trouve bonne. C’est ainsi pour la lumière, le ciel et la terre, les végétaux, le firmament, les animaux du ciel et de la terre. Chaque fois le texte répète : Dieu vit que cela était bon. Mais au cinquième jour, là où pour la première fois il crée des êtres animés, il fait plus que regarder et trouver que c’est bon, il fait plus que juger son œuvre, il la bénit. « Dieu les bénit en disant : « Soyez féconds et prolifiques, et remplissez les eaux dans les mers ; et que l’oiseau prolifère  sur la terre ». Cette bénédiction sera répétée le sixième jour qui voit la création des animaux de la terre ainsi que de l’homme. C’est ainsi enfin pour un jour, le septième que Dieu bénit et, le texte nous dit qu’ainsi faisant il le rendit saint. Rien de tel est dit pour les autres deux bénédictions, celle aux poissons et celle faite à la fin du sixième jour, et, qui est adressée, à l’homme, mais, je le pense, aussi aux animaux de la terre.
Le comportement de Dieu change donc selon la nature de son œuvre. Ainsi, quand il crée la lumière, le ciel, la terre et  la mer, les plantes et les fruits ; il regarde, il apprécie, il achète : il porte un jugement de valeur. Mais lorsqu’il crée les êtres animés il les bénit. Cet acte semble nous dire que la vie animé ne peut pas se satisfaire d’un jugement de valeur pour s’entretenir.  La bénédiction de Dieu annonce que ce mouvement amorcé de la vie a besoin pour s’entretenir, pour se déployer, d’un surplus de présence divine.

Multiples sont les fonctions attribuées à la bénédiction dans les textes bibliques, mais la première est celle d’être une parole chargée de puissance, « par laquelle Dieu lui-même, ou un homme qui le représente, fait venir effectivement sur des personnes, des êtres vivants ou des choses, le salut, la prospérité, la joie de vivre »[1].
Comme Dieu avait bénit les animaux de la mer, ainsi il bénit l’homme, qui venait de créer à son image « mâle et femelle » et dans cette bénédiction il leur dit : « Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la ». Comme pour les poissons, il donne à l’homme (et sûrement avec lui, aux animaux de la terre) la puissance de poursuivre cette vie, pour qu’elle ne s’arrête pas à la première génération. Par cette bénédiction Dieu transmet l’impulsion au vivant de perdurer et poursuivre. Il leur transmet la puissance nécessaire à la  vie.

Ce verset a été, et il est encore souvent, lu comme s’agissant d’un commandement. Mais il n’y a pas plus de sens à ordonner à un être vivant de se reproduire qu’il n’y en a à demander aux poissons de nager ou aux animaux de respirer. Tout commandement de ce qui est nécessaire est un commandement inutile.

Le texte lui-même ne parle nullement de loi, ou de commandement, mais il dit, et il le redit, ces paroles sont une bénédiction qui permet à la vie de franchir l’instant de sa création et de perdurer dans le temps.
La bénédiction est en premier lieu puissance, le OUI que Dieu pose sur nous est mis en route, don de la vie. Et la bénédiction de Dieu accompagne notre vie, elle la soutient, elle lui donne son souffle. Elle constitue un lien particulier entre Dieu et les vivants, dont il est l’assise. La parole de Dieu avant d’être une parole morale qui dit la vie bonne, est une parole de vie tout court. La lecture éthique du texte biblique, nous fait trop souvent oublier qu’elle est aussi parole métaphysique. Parole qui donne à être.
C’est ce qui nous est montré en Deutéronome, où, après avoir édicté les lois du vivre ensemble, le texte nous en donne, en conclusion, leur sens ultime : « C’est la vie et la mort que j’ai mises devant vous, c’est la bénédiction et la malédiction. Toi, tu choisiras la vie pour que tu vives, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur, ton Dieu, en écoutant sa voix et en t’attachant à lui. »
Comme la prière juive le montre où la bénédiction ne constitue pas un moment particulier du culte mais son fil conducteur ; ainsi elle ne constitue pas un acte distinct de la vie mais son soutien nécessaire. C’est le OUI que Dieu a dit depuis le début des temps sur la vie, sur nos vies.


[1]Bettina Cottin, La Bénédiction dans les épitres pauliniennes, in « Bénir en Eglise les couples de même sexe : travaux, conférences et débats », Groupe protestant de réflexion théologique sur les bénédictions pour les couples de même sexe, s.l., s.e ;2012.

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