Publié le mars 30th, 2010 | par Carrefour des Chrétiens Inclusifs
0Jean 12 : 20-36
30 mars 2010, mardi de la Passion,
Dans ce passage, Jésus explicite les propos tenus lors du repas chez Marthe à Béthanie (chapitre 11, versets 7-8). Il parle de la mort qui l’attend avec émotion et manifeste ainsi toute la réalité de son humanité.
Dans un premier temps, il s’adresse à ses disciples. Il leur confie enfin le lourd secret qu’il porte avec lui depuis toujours. Peut-être se sent il libéré, délivré d’un poids important. Ce qui est surprenant, c’est que Jésus ne répond aucunement à la requête des Grecs qui cherchent à le voir. Au lieu de les rencontrer, il annonce son départ prochain… Jésus évoque cet événement sous forme de métaphore : Je vous le déclare c’est la vérité : un grain de blé reste un seul grain, s’il ne tombe pas en terre et ne meurt pas. Mais s’il meurt, il produit beaucoup de grains (verset 24). Jésus met en lumière le paradoxe selon lequel c’est de la mort que naît la vie. L’élévation sur la croix actualise ce paradoxe de la façon la plus extrême. La mise à mort du Fils de Dieu va permettre la résurrection spirituelle, ainsi que matérielle, des personnes qui décideront de se confier en Dieu.
Au verset 27, Jésus exprime la peur et la souffrance qui le rongent. Il déclare: – Maintenant mon cœur est troublé. Et que dirai-je ? Dirai-je : Père délivre moi de ce qui va arriver en cette heure ? Mais c’est pour cela que je suis venu, pour passer par cette heure de souffrance (verset 27). A ce moment du récit, Jésus nous révèle toute la fragilité de son humanité. Oui, Jésus a partagé notre condition d’êtres fragiles, inquiets et souffrants face aux malheurs de l’existence et à la mort. C’est pourquoi d’ailleurs nous pouvons lui apporter avec l’assurance d’être entendu nos angoisses et nos peines. Mais Jésus ne cède pas au sentiment de désespoir car il remet sa vie entre les mains de son Père. Quel magnifique exemple de courage dans la détresse !
Dans un second temps, Jésus s’adresse à l’ensemble de la foule venue pour l’écouter. Il rend la nouvelle de sa mort publique en annonçant sa crucifixion. Il éclaire lui-même le sens de sa mort en la présentant comme une mesure de justice et de jugement et une victoire sur le péché. Jésus se rend vainqueur de la mort en acceptant de mourir. Mais cette déclaration extrêmement forte de Jésus se heurte à l’incompréhension de la foule. Celle-ci n’a toujours pas reconnu le Messie en Jésus. Que voit-elle en Jésus ? Un guérisseur aux pouvoirs magiques ou bien un leader politique ? En tout cas, elle ne le reconnaît pas comme Fils de Dieu.
Et Jésus de terminer son discours sur l’annonce de sa mort prochaine en reprenant la métaphore de la lumière : -La lumière est encore parmi vous pour un peu de temps. (…) Pendant que vous avez la lumière, mettez votre foi en la lumière, pour devenir fils de la lumière (versets 35-36). Jésus souligne l’urgence du choix que chacun est amené à faire. C’est ici et maintenant que nous sommes appelés à ouvrir notre vie à Jésus. Par ailleurs, ce qui m’interpelle, c’est que Jésus se préoccupe d’abord du salut des hommes qui l’écoutent, malgré sa souffrance et l’imminence de son supplice. Même dans ce moment de détresse intérieure intense, Jésus est tourné vers l’autre. Quelle magnifique preuve d’abnégation !
En outre, l’expression devenir fils de la lumière retient tout particulièrement mon attention. En effet, il est intéressant de noter que la lumière qui est venu dans le monde dans la personne de Jésus ne s’est pas éteinte lors de sa mort. C’est parce que des personnes ont cru en lui et sont devenues filles de la lumière que cette lumière a continué de briller à travers les époques. Il nous incombe la lourde tâche de la faire briller encore aujourd’hui, dans les circonstances les plus obscures et les plus improbables. Ai-je conscience d’être un enfant de la lumière ?
Théophile
Autres lectures : Psaume 70, Esaïe 49 : 1-6