Luc 11:37-54
Année D – 13 septembre 2009, 24e dimanche du temps ordinaire : Luc 11:37-54
Jésus s’en vient déjeuner chez un pharisien. Ce n’est pas la première fois qu’il le fait.
Déjà dans son évangile (Luc 7), Luc nous a rapporté le repas auquel il a participé chez le pharisien Simon. Au cours de ce repas, Jésus a montré clairement quelle est la différence entre observance et amour. Rappelons-nous l’arrivée de la femme et les gestes de tendresse et d’amour qu’elle manifeste. Rappelons-nous les paroles de pardon que Jésus lui adresse.
Une première observation peut nous aider à entrer dans le texte de ce chapitre 11. Jésus n’est pas opposé aux pharisiens. Il répond à leur invitation…
Trop souvent nous opposons disciples de Jésus et pharisiens sans voir que ceux-ci sont également l’objet des attentions du Seigneur.
Dès les premiers moments de la rencontre survient un incident : Jésus ne s’est pas soumis aux ablutions rituelles. Et en guise de bienvenue, le pharisien le lui fait remarquer. Est-ce donc cela l’hospitalité ? Cet incident ouvre la suite. Jésus va montrer vigoureusement que ce n’est pas le respect de la loi et des prescrits rituels qui est condamnable, mais bien l’attitude et l’intention qui le dictent. « Vous avez laissé de côté la justice et l’amour de Dieu. »
Voilà la clé de compréhension de tout ce passage.
Il ne sert à rien de pratiquer les prescriptions rituelles et autres obligations si c’est leur seul respect qui importe. Ce qui compte avant tout c’est la force d’aimer et le désir de justice qu’on y place.
Un autre demandera un jour : « Maître, quel est le premier de tous les commandements ? » Et nous connaissons tous la réponse de Jésus : « Aimer… » (Marc 12)
Au cours de ce même repas, Jésus peut dénoncer l’hypocrisie des légistes, attachés à la lettre et non à l’esprit de la loi. Qui plus est, ceux-ci ont « pris la clé de la connaissance… » ! Une fois encore, c’est l’observance stricte de la loi sans y mettre de la justice et de l’amour qui est dénoncé.
Jésus exultera sous l’action de l’Esprit Saint en constatant que le secret du Royaume est révélé aux touts petits, c’est-à-dire à ceux qui ont la simplicité d’aimer avant tout. (Luc 10)
Nous connaissons de ces hommes ou femmes exigeants avec les autres en étant exigeants avec eux-mêmes et qui sont appréciés. S’ils le sont, c’est parce qu’au fond de leur exigence se manifeste l’amour.
Saint Paul, pharisien lui-même et dont Luc selon la tradition fut le disciple, écrira aux Corinthiens : « S’il me manque l’amour, je ne suis rien… » (1 Corinthiens 13)
En méditant ce passage aux apparences un peu rudes, nous pouvons nous demander quelle est notre propre attitude face aux prescriptions religieuses et quelle est la force de justice et d’amour que nous plaçons au cœur de notre vie.
Ben
