Matthieu 11:12-24
Année D – Dimanche 16 août, 20e dimanche du temps ordinaire
Matthieu 11:12-24
Est-il ou non pacifique ce Royaumedont Jésus dit que « ce sont les violents qui s’en emparent » ? L’expression est d’autant plus déroutante qu’il évoque clairement la violence dont ont été l’objet Jean le Baptiste et les prophètes et que lui-même a subie envers sa propre personne.
Il est une autre violence à laquelle Jésus se réfère… celle de la détermination, du désir ardent et du zèle… celle qui se saisit de la promesse du Royaume et en fait l’objet principal de sa recherche… celle du coeur déchiré par la contrition et la repentance, qui se laisse retourner par la démonstration visible de l’amour de Dieu plutôt que de chipoter face aux exigences de l’Evangile.
Elle est dure cette parole comme est dur le diagnostic posé sur la versatilité des foules, aptes à échanger un argumentaire contre un autre pour esquiver l’évidence de l’action de Dieu en Jean le Baptiste ou à travers le Fils de l’homme. Elle est dure cette parole qui dit le rejet de la Sagesse par les hommes et les femmes de tout temps. Elle est dure cette parole mais combien douce quand elle ouvre la porte à tous les habitants des cités maudites ; Tyr, Sidon et Sodome sont extirpées de la fatalité du jugement qui pèse sur elles et deviennent les lieux d’une nouvelle opportunité et d’une nouvelle rédemption.
Telle est la paix du Royaume, paix saisie à la force du poignet (« je ne te laisserai aller que tu ne m’aies béni », avait dit Jacob à l’ange), paix méprisée par celles et ceux à qui elle s’offre dans sa simplicité, paix surgie des marges prétendues inaccessibles dont Dieu ne saurait être absent.
Jean VILBAS
