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Miettes de la table no image

Publié le avril 2nd, 2010 | par Carrefour des Chrétiens Inclusifs

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Jean 18 : 1 – 19 : 42

2 avril 2010, vendredi de la Passion, Jean 18 : 1 – 19 : 42

Ecce Homo… Voici donc l’Homme que Pilate présente à la foule, homme prisonnier, homme humilié, homme dont l’humiliation vise à nier l’humanité même. Il vient d’être fouetté, sur sa tête a été enfoncée la couronne d’épines, et ses épaules ont été revêtues d’un manteau de pourpre. « Salut, roi des Juifs ! » Quel paradoxe saisissant offre l’image de l’Ecce homo, de ce roi sans aucun pouvoir et qui n’a plus pour seule force que celle de se tenir encore debout ! Il l’avait bien dit à Pilate : « Ma royauté n’est pas de ce monde. »Qu’est-ce que cela veut donc dire ?

Un roi est celui qui détient un pouvoir. Quel est ce pouvoir de Jésus, tel que sa Passion permet de le connaître ? Il me semble qu’il consiste en un refus absolu, catégorique, sans aucun compromis possible, de la violence. Pierre, après la mutilation de Malchus, est prié de remettre de suite son épée au fourreau. Jésus est ligoté, giflé, rien n’y fait : il se contentera de demander « Pourquoi me frappes-tu ? » Est-ce donc là une attitude véritablement royale ? N’est-ce pas de la faiblesse ?

Le paradoxe que propose ce texte est précisément d’associer cette faiblesse extrême à la royauté, et même à la divinité de Jésus. C’est dans sa faiblesse qu’il est fort lui aussi, comme l’apôtre. Le récit que fait Jean de la Passion donne dès les premiers versets des indices de la divinité de Jésus : il sait tout ce qui va lui arriver, il se présente par la fameuse affirmation « Je suis » dont on sait qu’elle est celle qu’utilise Dieu pour se révéler à Israël. Sa divinité n’est pas dans une résistance surhumaine aux coups, aux souffrances effroyables qu’on lui inflige. Il meurt, lui aussi. Ce qu’il y a de divin en Jésus, c’est précisément qu’il meurt quand on voudrait qu’il écrasât ses ennemis pour vivre. Jésus ne répond pas à la violence par la violence et c’est cette attitude divine qui le rend différent du monde et de ses pratiques, c’est cette attitude qui le rend supérieur à Pierre par exemple et à ses bourreaux : sa royauté est bien d’un autre monde.

La Passion est la révélation en Jésus d’un Dieu qui est trop humain pour être de ce monde : c’est en cela qu’il est roi, c’est à cela qu’il doit l’autorité avec laquelle Jean le fait parler. Le suivre, c’est accepter d’être humains, trop humains peut-être pour plaire à tous en ce monde.

Michel DESROCHES

Autres lectures : Psaume 30 , Esaïe 52 : 13 – 53 : 12 , Hébreux 4 : 14 – 5 : 9

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