Publié le janvier 3rd, 2010 | par Carrefour des Chrétiens Inclusifs
0Matthieu 2 : 1-12
Année D – 3 janvier 2010, Epiphanie – Matthieu 2 : 1-12
Il y a bien des manières de réagir à la présence de Jésus. Les divers protagonistes de ce passage nous montrent plusieurs réactions possibles.
Hérode est mû par la peur et ne voit dans l’enfant qui vient de naître qu’une occasion de perdre son pouvoir. Le frémissement du chef se répand dans toute la ville.
Les scribes sont placés par l’évangéliste en position d’érudits paralysés par leur savoir. S’ils savent lire signes et prophéties, ils ne s’en émeuvent guère et ne font que pérenniser l’attente.
Le chemin des mages est plus déroutant…
Ce sont des païens, vraisemblablement adeptes de Zoroastre, aux pratiques divinatoires fortement réprouvées par la Loi. C’est pourtant au cœur même de ces pratiques que Dieu, par une étoile, se fait connaître à eux.
Ce sont des voyageurs, prêts à se mettre en marche à la vue du signe, prêts à se mettre en quête pour en trouver le sens. Ils se laissent guider et acceptent volontiers de voir leurs itinéraires bouleversés.
Ce sont – ou plutôt ils deviennent – des adorateurs, ce que souligne le verbe « se prosterner », deux fois utilisé. Ils perçoivent le caractère unique de l’enfant, au-delà des plus modestes apparences.
Ce texte est porteur des désillusions et des espoirs des premières générations chrétiennes. Désillusion quant à l’hostilité des pouvoirs face à un Evangile qui proclame le choix radical de Dieu pour ce qui est humble. Désillusion quant à l’incrédulité de ceux qui ont refusé de voir dans cet Evangile la réalisation des promesses faites à leurs pères. Espoir quant à l’émergence d’un peuple nouveau d’entre l’immense diversité bigarrée des peuples. Espoir… et confiance en la grâce prévenante de Dieu qui vient rejoindre tout homme et toute femme au cœur de sa vie.
Jean VILBAS
Autres lectures : Psaume 71, Esaïe 60 : 1-6, Ephésiens 3 : 2-6